isolation des comble et toiture

Rénovation

Modifié le 24/04/2024

Pont thermique : définition et traitement

À l’heure où les économies d’énergie sont un véritable enjeu, il est essentiel de détecter et traiter les ponts thermiques. Responsables d’importantes déperditions d’énergie dans votre logement, ils créent l’inconfort et causent des problèmes d’humidité. Heureusement, il est possible de les supprimer grâce à des techniques d’isolation spécifiques.

Définition du pont thermique

Un pont thermique est un point faible dans l’isolation d’un bâtiment : à cet endroit, la résistance thermique est inférieure à celle du reste de l’enveloppe du bâtiment. Le pont thermique permet à l’air froid extérieur de pénétrer dans le bâtiment, ce qui entraîne des déperditions de chaleur, l’inconfort des occupants, mais aussi des problèmes d’humidité.

Quels sont les différents ponts thermiques ?

On distingue deux types de ponts thermiques : linéaires et ponctuels. Le pont thermique linéaire est aussi appelé « pont thermique de liaison » ou « pont thermique 2D ». Il apparaît au niveau de la jonction de deux parois. Par exemple :

  • au niveau d'un sol bas et d'un mur extérieur ;
  • au niveau d'un sol intermédiaire et d'un mur extérieur ;
  • au niveau d'un sol haut et d'un mur extérieur ;
  • au niveau d'un mur porteur et d'un mur extérieur ;
  • entre les fenêtres et un mur extérieur ;
  • entre une dalle et un balcon...

 
L’effet linéaire de ce type de pont thermique est quantifié par le coefficient linéique Ψ (lettre grecque psi), exprimé en watts par mètre kelvin (W/(mK)). Il correspond au flux thermique stationnaire, divisé par la longueur et la différence de température entre les ambiances de part et d’autre du pont thermique linéaire. Il varie de 0 à 1,5 : plus Ψ est grand, plus les pertes de chaleur sont élevées.
 
Le pont thermique ponctuel est aussi appelé « pont thermique intégré » ou « pont thermique 3D ». Il apparaît dans une paroi en présence de matériaux ayant une conductivité supérieure ou en absence d’isolation thermique. Par exemple :

  • fixations métalliques de l’ossature ;
  • rails métalliques entre mur extérieur et plaques de plâtre ;
  • prises électriques ;
  • coffres de volets roulants.

 
Le coefficient de transmission thermique ponctuel χ (lettre grecque khi), se note en watts par mètre kelvin (W/(mK)), et est utile pour quantifier l’effet ponctuel d’un pont thermique. Il correspond au flux thermique stationnaire divisé par la différence de température entre les ambiances de part et d’autre du pont thermique ponctuel.

Quels sont les facteurs à l'origine des ponts thermiques ?

L’un des facteurs les plus importants entraînant des ponts thermiques est la conception du bâtiment. Si aujourd'hui, la réglementation thermique impose le traitement des ponts thermiques lors de la construction d’un bâtiment, les constructions anciennes ne bénéficiaient pas de ce traitement. Aussi, leur conception, tout comme les matériaux utilisés lors de la construction, favorise les ponts thermiques, même si les travaux ont été réalisés dans les règles de l’art. Par exemple, sur les maisons en pierre naturelle, les joints causent des déperditions d’énergie. D'autre part, les logements anciens sont souvent dotés de fenêtres simple vitrage laissant échapper la chaleur. Les malfaçons peuvent aussi entraîner des ponts thermiques ponctuels. On les trouve par exemple dans les cas suivants :

  • pose des fenêtres mal réalisée ;
  • ossature métallique directement posée au contact des murs lors du doublage et de l’isolation ;
  • pose d’un conduit d’évacuation des fumées mal réalisée ;
  • défaut de pose d’un écran de sous-toiture provoquant le déplacement de la laine soufflée dans les combles ;
  • discontinuité de l’isolant au niveau des rives de la toiture.

 
Les travaux doivent être couverts par la garantie décennale de l’entreprise. Il est conseillé de la faire jouer en cas de désordres importants.
 
Autre facteur favorisant les ponts thermiques : l’usure des matériaux. Avec le temps, l’efficacité de certains matériaux peut diminuer. C’est par exemple le cas des isolants qui peuvent se tasser ou se dégrader à cause d’une fuite.

Quelles sont les conséquences d'un pont thermique ?

En premier lieu, un pont thermique entraîne des déperditions d’énergie, ce qui vous oblige à augmenter votre chauffage. Votre facture énergétique s’en ressent. Dans un logement mal isolé, les ponts thermiques peuvent représenter 5 à 10 % des pertes de chaleur1. Ce pourcentage est assez faible, car les déperditions d’énergie se font surtout par les parois non isolées. En revanche, dans un logement fortement isolé, les ponts thermiques peuvent causer entre 10 et 40 % des déperditions de chaleur. Augmenter le chauffage a aussi pour conséquence d’augmenter les émissions de gaz à effet de serre du logement.
 
Un pont thermique peut provoquer des problèmes d’humidité. En effet, il entraîne une différence de température entre la surface du matériau et l’air intérieur, ce qui génère de la condensation. L’humidité a des effets néfastes sur l’isolant, sur le revêtement (formation de moisissures), mais aussi sur la structure même du mur.
 
Au niveau d’un mur, un pont thermique crée une sensation d’inconfort, que l’on appelle parfois « sensation de paroi froide ». En effet, un mur froid a tendance à absorber la chaleur du corps, même dans une pièce chauffée. Par exemple, si le mur est à 14 °C et la température ambiante à 20 °C, vous aurez l’impression qu’il fait 17 °C dans la pièce. Ce phénomène incite à augmenter le chauffage pour atteindre un confort satisfaisant.

Comment traiter un pont thermique ?

La réglementation thermique 2020 a fixé des valeurs limites pour les ponts thermiques. Par exemple, la valeur limite globale de l’ensemble des ponts thermiques du bâtiment est fixée à 0,28 W/(m²SHON RT.K)2. Les constructions récentes doivent respecter ces normes. Pour cela, les constructeurs emploient différentes techniques.
 
Planelle isolante : entre un plancher intermédiaire en béton et un mur extérieur, on peut poser une planelle isolante en about de dalle. La résistance thermique de la planelle doit être de 0,5 m².K/W au minimum.
 
Chape flottante : un pont thermique peut se former entre un plancher bas et un mur extérieur. Pour le supprimer, on pose un isolant sur le plancher puis on coule une chape flottante sur celui-ci. Ainsi, la chape est désolidarisée du plancher bas et du mur. Cette solution convient notamment aux planchers chauffants. Il est important que l’isolant du mur soit posé avant l’isolant du plancher.
 
Rupteur de pont thermique : mis en œuvre au moment de la construction, le rupteur de pont thermique est un système constitué d’un isolant. Il est placé en about de dalle dans les configurations suivantes :

  • entre le plancher bas et le mur extérieur ;
  • entre le plancher haut et le mur extérieur ;
  • entre le plancher intermédiaire et le mur extérieur ;
  • entre le plancher et le balcon ;
  • entre le mur de refend et le mur extérieur.

 
Cependant, comment supprimer un pont thermique dans une construction existante ? La première chose à faire consiste à réaliser un diagnostic thermique. Cette opération passe notamment par la thermographie : à l’aide d’une caméra infrarouge, sorte de détecteur de pont thermique, on observe l’extérieur du bâtiment. On procède par temps froid, et en absence de soleil, pour localiser les ponts thermiques. Ceux-ci sont révélés par des zones de couleurs froides sur les parois. À l’intérieur du bâtiment, la thermographie permet plutôt de détecter les infiltrations d’air.
 
Une fois le diagnostic effectué, on peut passer au traitement des ponts thermiques. Pour cela, il existe différentes techniques.
 
Les ponts thermiques ponctuels sont les plus faciles à traiter. On peut par exemple combler une fissure au niveau d’une fenêtre avec de la mousse expansive, ou poser une bande adhésive isolante autour du cadre d’une fenêtre ou d’une porte.
 
En rénovation, le traitement des ponts thermiques linéaires est plus compliqué. Néanmoins, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) permet d’obtenir de bons résultats. Cette technique consiste à recouvrir les murs extérieurs d’un parement isolant. La continuité de l’isolant constitue un manteau protecteur autour du bâtiment. La couche isolante est revêtue d’un enduit de finition ou d'un parement. Le traitement des parties saillantes peut se faire grâce à des rupteurs thermiques en isolation par l’extérieur. L’isolation des murs par l’extérieur est plus onéreuse, mais elle est plus efficace que l’isolation par l’intérieur. De plus, elle ne réduit pas la surface habitable et améliore les performances énergétiques globales du logement.
 
Au niveau de la toiture, l’isolation par l'extérieur est aussi possible grâce à la technique du sarking.
 
Lorsque les propriétaires ne souhaitent pas modifier l’aspect extérieur de leur maison (dans le cas d’une maison ancienne en pierres, par exemple), l’isolation par l’intérieur reste la seule solution. Pour limiter les ponts thermiques, il est tout à fait envisageable d’utiliser plusieurs techniques d'isolation par l'intérieur et par l'extérieur.

Quels matériaux permettent d'éviter les ponts thermiques ?

Les techniques de rupture des ponts thermiques font appel à différents matériaux isolants. Pour l’isolation par l’intérieur, on peut utiliser des plaques de polystyrène expansé (PSE), polystyrène extrudé (XPS), polyuréthane (PUR), mais aussi des isolants minéraux (laine de verre, laine de roche, perlite, verre cellulaire, etc.). On retrouve ces matériaux dans les rupteurs de ponts thermiques.
 
Le choix du matériau isolant doit prendre en compte les spécificités du bâtiment. Dans le cas des vieilles bâtisses en pierre, l’isolant doit permettre le passage de la vapeur d’eau. C’est le cas des matériaux biosourcés, comme le chanvre, le liège ou la fibre de bois.
 
Les planelles isolantes sont principalement en béton fibré et en terre cuite.
 
La chape flottante est posée sur un isolant sous forme de panneaux rigides en polyuréthane ou polystyrène (expansé ou extrudé). L’isolation par l’extérieur est réalisée grâce à des matériaux comme le béton cellulaire, le liège, la brique monomur, ou encore la mousse de verre.
 
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(1) https://librairie.ademe.fr/cadic/6488/guide-pratique-isoler-sa-maison.pdf
(2) http://www.rt-batiment.fr/faq-rt2012-252-quels-sont-les-types-de-ponts-a207.html

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